Dans le cadre du projet d’une future télévision de service public émettant sur la Bretagne occidentale, Trégor Vidéo a menée, au niveau de son territoire, une réflexion sur la programmation qui pourrait être mise en œuvre sur le Trégor Goëlo. Cette programmation n’étant qu’un maillon du projet. (Ce document n’est que le résultat d’une réflexion à élargir avec les différents partenaires de ce projet)

La notion de territoire est très importante dans le cadre du projet Télé Iroise dont le but n’est pas de mettre en place une télévision régionale, mais plutôt de rassembler un certain nombre de structures réparties sur la Bretagne occidentale et de laisser à chacune de ces structures une autonomie de programmation. En effet, les problématiques liées aux différents territoires sont souvent spécifiques à ces territoires et la notion même de télévision locale ou de proximité doit se caractériser avant tout par une écoute de la population du territoire concerné et par un traitement local des thèmes abordés dans les différents programmes. Rien n’empêche non plus ce projet d’avoir une partie de sa programmation commune concernant des thèmes plus régionaux ou généraux.

La programmation

Au niveau législatif, les obligations d’une télévision locale hertzienne (analogique ou numérique) en matière de programmation sont les mêmes que celles d’une chaîne nationale. Cependant, compte tenu de la spécificité locale, les chaînes locales n’ont aucune obligation de production , à l’exception du simple souhait du CSA qu’elles « diffusent ou fassent diffuser des émissions consacrées aux arts et aux spectacles vivants dans la région pour au moins 10 % de la durée de son programme propre et favorisent la diffusion des différentes formes d’expression de l’identité culturelle régionale. » Pour nous, ce souhait va évidemment de soi. Par ailleurs, le CSA a étendu les « heures d’écoute significative » à l’ensemble de la programmation, tenant ainsi compte de la spécificité de celle-ci et de la modicité de leurs recettes.

Il est entendu que l’activité audiovisuelle professionnelle, dans son ensemble, nécessite des moyens humains, techniques et financiers importants. Par conséquent, notre préoccupation première est de mettre en place une télévision locale de plein exercice qui sera viable économiquement. Pour ce faire, notre volume de production devra être raisonnable et correspondre aux moyens mis en oeuvre. De plus cette programmation devra s’insérer dans une grille de programme mise en place avec les différents partenaires qui composeront le projet de télévision diffusé sur la Bretagne occidentale à partir de l’émetteur de Roch Trédudon.

Il est indispensable aussi que chaque structure soit présente quotidiennement dans la grille d’un programme générale.

Volume de production hebdomadaire envisageable :

Nous pouvons proposer, pour un coût financier raisonnable, un volume moyen de production hebdomadaire de près d’ 1h45 à 2h en programmes de première diffusion (appelés aussi « programmes frais »), avec des rediffusions à des heures et des jours différents.

Une part de cette production sera consacrée à la langue bretonne, dans la programmation (ex : une animation de quelques minutes menée par de jeunes enfants sur une expression ou un proverbe breton à chaque émission plateau nous ferait découvrir la langue).

Exemple de programmes :

Rendez-vous avec l’actualité. Même si la programmation de la plupart des télévision locale repose en grande partie sur l’actualité, Le territoire rural du Trégor Goëlo ne se prête pas à un traitement de l’actualité quotidienne. On pourrait envisager :

Le lundi : 6 minutes consacrée à l’actualité sportive du week end. Le mardi et le vendredi: 8 minutes composé de courts reportages sur des événements strictement locaux (sociaux, culturels, etc...). Ces « journaux » ne peuvent être réalisé que par des professionnels en collaboration avec des correspondants locaux.

La parole est aux associations. Chaque semaine 6 minutes sont consacrés à une association qui vient se présenter ou présenter son ou ses actions. Cet espace est animé par l’association elle-même avec le soutien technique de Trégor Vidéo.

Portrait d’ici.

Le portrait d’une personnalité marquante de notre territoire.

La parole est aux jeunes. En collaboration avec les lycées, collèges et même les plus jeunes, une émission préparée avec les enseignants sur un thème choisi par les jeunes.

Une animation en plateau hebdomadaire. En partenariat avec une structure institutionnelle ou associative. Soit le partenaire organise lui-même le débat avec uniquement un soutien technique de Trégor Vidéo, soit en partenariat avec l’association. Un plateau hebdomadaire de 60 minutes avec des invités (que de brefs reportages pourraient venir illustrer). Les personnalités locales seraient invitées à s’exprimer et le milieu associatif y trouverait une tribune ouverte en permanence sur l’ensemble du Pays. Toutes les thématiques de la vie du Pays y seraient abordées (arts, culture, langue, musique, éducation, économie, agriculture, sport, etc...). De même, un sujet d’actualité important du Pays pourrait également y être approfondi dans une sorte de « dossier » qui serait préparé par un ou plusieurs de nos partenaires associatifs ou l’hebdomadaire Le Trégor, par exemple.

C’est probablement dans cette programmation que la population serait le plus à même de participer concrètement à la conception et au déroulement d’une émission télévisée, que ce soit par la suggestion d’idées, dans la préparation de l’émission (sources, contacts, logistique, caméraman sur plateau, participation aux tournages de reportages, tournage pour illustrer un sujet) ou par une intervention directe lors de l’émission. Plusieurs lignes téléphoniques pourraient être mises à la disposition des téléspectateurs afin de leur permettre d’intervenir en direct dans le débat ou de poser des questions aux intervenants.

Un magazine mensuel.

De 45 minutes, un espace libre réservé à la population, composé de plusieurs courts reportages ou documentaires. Chacun pourra s’exprimer sur un sujet qui lui tient à cœur (ex : sujets à caractère culturel, patrimoine, social, associatif). Ce programme permettra à la population de s’impliquer dans sa télévision de Pays par ses idées, ses contacts, etc... Une fois par trimestre, on pourrait avoir par exemple, une émission entièrement préparée et réalisée par des ados… L’écriture et la réalisation technique de ces reportages et documentaires seraient réalisées par les professionnels ou par des bénévoles encadrés par les permanents de la structure.

Remarque : Notre adhésion à la Fédération Nationale des Vidéos de Pays et de Quartiers nous offre l’accès à une banque d’images et nous permet d’effectuer des échanges de programmes avec des télévisions locales de toutes les régions françaises. Dans ce cadre, nous pourrons alors insérer un sujet sur un autre Pays dans ce magazine.

Autres émissions potentielles

De nombreux programmes thématiques ponctuels ou permanents pourront compléter cette grille de base par la suite. Quelques exemples de programmes qui pourraient être réalisés et animés avec des acteurs associatifs, publics et privés du Pays mais aussi avec la population :

Une émission littéraire sur la littérature locale, qui pourrait être animée par les bibliothécaires, les libraires du Pays et les lecteurs.

Une émission musicale et de danse qui pourrait être animée par les associations qui oeuvrent dans ce domaine. Diffusion de spectacles locaux.

Une émission consacrée au cinéma en collaboration avec des cinémas privés et/ou associatifs (ex : le cinéma associatif Le Douron de Plestin-Les-Grèves). Un tel programme permettrait de nous intéresser d’un peu plus près aux tournages - nombreux - qui se déroulent dans la région. A la suite de celle-ci, nous pourrions diffuser un court-métrage.

Une émission consacrée à la découverte architecturale et naturelle du Pays, découverte d’un lieu, autour de son histoire. Celle-ci pourrait être animée par les employés et les responsables des Offices de Tourisme ou d’associations qui oeuvrent dans ce domaine.

Une émission sportive animée par les clubs de sports.

Une émission culinaire, des recettes de particuliers ou de restaurateurs qui voudront bien nous dévoiler quelques petits secrets..

Une émission sur les cultures étrangères rencontre avec des immigrés qui ont élu résidence dans le Pays.

On peut imaginer bien d’autres thèmes consacrés à l’art plastique, la photo etc…

Captation : Pièces de théâtre, concerts. Soirées contes.

La Structure

Le siège social

Un lieu centralisé sur la zone de couverture afin :

- de réduire les coûts d’émission et de diffusion - de réduire les déplacements des équipes de tournage - de faciliter la venue des invités pour les émissions de plateau - d’accueillir facilement la population (public et bénévoles)

Le statut

Quel statut permettra à la structure d’être la plus efficace et la plus pérenne ? Association, SCIC, SEM, ou autre ? La question est à l’étude.

Les locaux

- 1 plateau et sa régie + accueil du public - 3 salles de montage - Une cabine son - 1 salle de réunion - 1 salle d’archivage - 1 salle pour le parc matériel - des bureaux administratifs

Le matériel

- 3 véhicules - 3 unités complètes de tournage - Le plateau et la régie équipés - 3 stations de montage - Equipements bureautiques

Les moyens humains

Afin de réaliser une grille de programmes et d’apporter une aide technique aux différentes forces vives du Pays (associations, élus, habitants), une équipe de permanents doit être constituée pour assurer la continuité du service.

3 profils JRI 2 Monteurs techniciens 1 Directeur animateur. 1 secrétaire 1 Commercial

Des bénévoles et des stagiaires complèteront celle-ci, selon leurs centres d’intérêts, leurs disponibilités et leurs compétences. Cet aspect du projet est essentiel.

La diffusion

Les frais de diffusion, difficilement quantifiables aujourd’hui du fait que les différents acteurs de la TNT ne sont pas encore connus, représenteront une part importante du budget annuel de la télévision locale.

Le raccordement à la fréquence est gratuit mais la prestation de diffusion est payante auprès du diffuseur technique qui assure cette diffusion. (TDF par exemple). Par comparaison avec la diffusion analogique, on estime le coût entre 65 et 70 000 € annuel.

Cependant, ce coût pourrait être partagé avec d’autres éditeurs de programmes qui utiliseraient cette même fréquence !

Les partenaires

Plus insérés dans la vie locale que les décrochages locaux de chaînes nationales, nous pouvons nous appuyer sur des réseaux d’associations, d’institutions et de privés.

Aujourd’hui, nous réfléchissons avec les partenaires suivants à différentes formes de collaboration (liste non-exhaustive):

Partenaires institutionnels à titre indicatif :

Les collectivités publiques (La communauté d’agglomération, les Communautés de communes, le Département, la Région)

Les établissements d’enseignement secondaire : - Lycée Savina (Tréguier) - Lycée Le Dantec (Lannion)

Les établissements d’enseignement supérieur : - IUT de Lannion

Chambre de commerce Chambre d’agriculture. Comités de bassins versants

Partenaires associatifs :

ABRET Musée des télécoms Fédération Al Levrig Dastum Les cinémas « Les baladins » « Le Douron » Y’A du Riff ici La CLCV L’imagerie Objectif Image Trégor

Partenaires privés :

Faltazi Produksion Le journal Le Trégor

Suivant les disponibilités de fréquences et des canaux réservés à la télévision locale, suivant un appel d’offres du CSA, Trégor vidéo pourrait participer à la mise en place d’une télévision locale participative sur le Pays du Trégor Goëlo. Budget prévisionnel pour la mise en place d’une télévision locale de plein exercice pour une grille de programmes développée plus haut et qui n’est qu’une proposition, cette grille de programmes ne pourra être élaborée que collectivement entre les différents partenaires.

Le budget

Investissement Matériel :

Total Investissement : Entre 60 et 70 000€

Fonctionnement annuel:

Total fonctionnement : 370 000 €

Sources de financement :

Communautés de Communes et d’Agglomération. Conseil Général . Conseil Régional . Leader + . CNC . Parrainage et publicité . Fond de soutien à l’audiovisuel ??

La loi n’apporte aucune précision quant à la création d’un fonds de soutien à l’expression télévisuelle locale, semblable au modèle déjà en place en matière de radiophonie. Cela ne signifie pas pour autant que la législation audiovisuelle ait renoncé à son instauration.

Aujourd’hui, les structures militantes du « Tiers Secteur Audiovisuel » travaillent intensément et se battent dans ce sens.