Comptes-rendus des réunions

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Réunion du 21 février 2008

Présents: Annabelle Boutet, Nicolas Jullien, Michel Briand, Serge Proulx, Michel Gensollen, Fabrice Flipo, Danièle Bourcier, Jean-Benoît Zimmermann, Mélanie Clément-Fontaine, Nicolas Auray.

Deux thèmes discutés: l'intérêt de chacun pour le projet, et discussion sur le fonctionnement, la "suite" du projet.

Intérêts scientifiques.

Nicolas Jullien

Au départ, travail sur le logiciel libre : gratuité, communauté de développeur.

Question: est-ce que le modèle de logiciel libre est un modèle exportable pour la production de connaissance? Hypothèse: existence antérieure de base : système juridique, demande du marché, modèle structuré. Lien fort entre les structures d'entreprises et les structures communautaires.

Question : existence de modèles d'échanges de connaissances ? Importance de la culture ou des normes ? Cadre institutionnel. Définir des structures d'organisations et de production dans le cadre desquelles on aurait à faire circuler la connaissance.

Enquêtes de terrain : biotech, télédétection (géomatique), composants numériques.

Michel Briand

Volet action-recherche-action. Compréhension du fonctionnement de la société sur les freins d'usage des biens communs et confrontation à des problèmes de mise en réseau, de réutilisabilité de l'information publique (transparence, étude accessible aux personnes), économique (enrichissement des études) et social (mise en réseau, relation avec les habitants).

  • réseau Intercoop (intelligence collective de la FING), volet action : favoriser la diffusion des biens publics (définition, formation des acteurs, etc.) + questions grand public des utilisateurs. Interpellation des politiques sur les données ouvertes. Concrètement, premier terrain d'enquête autour de la culture populaire/ cultural heritage.
  • Réseau de pro-am (botanique, Telabotanica).
  • Vecam (Valérie Peugeot, Hervé le Crosnier) sur les biens communs.

Appropriation privée par des acteurs du service public de la production publique. Pourquoi les gens « se ferment »? Changement des pratiques ? Sont-ce des comportements culturels, sont-ce des problèmes institutionnels, d'évaluation des pratiques. Peur du regard des autres?

Fabrice Flipo.

Philosophe.

Déjà un travail avec Annabelle sur un projet sur l'écologie des infrastructures numériques. Approche TIC, développement durable et territoire (avec la CdC). Lien avec la démocratie. Qu'est-ce que le numérique apporte par rapport à d'autres formes de coopération ? Questions finalement peu documentées. Les connaissances de qui, au service de qui, pour faire quoi.

Autre question: on passe des connaissances sur une infrastructure qui n'a pas forcément de pérennité écologique. Comment on fait? Aujourd'hui corrélation entre échanges d'information et mobilité. (dvpt durable, trois piliers : social, environnement et économie).

Nicolas Auray.

Sociologie.

Sous-question: place des amateurs dans la production de connaissances. Questions institutionnelles dans le cadre de ce projet, alors que jusqu'à présent plutôt intéressé par les invariants sociaux dans ces processus de production. Terrains : botanistes et astronomes.

  1. comment encadrer réglementairement/juridiquement le savoir produit pour que tout le monde (amateur, services publics, entreprises) y trouve son compte,
  2. comment favoriser un intéressement durable des amateurs.

Michel B. : organiser une rencontre entre les 2 réseaux: Tela botanica/astrologue. Trouver un moment.

Michel Gensollen

Trois sujets traités, à des moments différents dans les textes:

  • dialectique « biens publics » (non rivaux, en tout cas le coût marginal est très inférieur au coût moyen. Donc financement du coût fixe). Cas paradoxal du service public qui a entre les mains un bien qui a été coûteux à produire, et peu coûteux à distribuer. Comment, concrètement, celui qui a à gérer ça le fait ? Comment l'organisation se représente le problème?
  • bien commun: qu'est-ce qu'un bien commun. Corpus, où chacun apporte ce qu'il a fait, avec des bien échoués (déjà financés car les gens l'ont fait pour eux). À quelle(s) condition(s) ce corpus va croître en qualité et en quantité. Comment va croître la valeur d'un corpus (+/- exhaustif, croissance de l'utilité avec l'exhaustivité). À quelle condition est-il important d'avoir un corpus exhaustif ?
  • production de connaissances. Réflexion à avoir sur ce qu'on définit : informations (aucun équipement cognitif pour l'utiliser) ou message qui demande un effort mais qui permet la compréhension, ou pb de représentation et il faut qu'il se passe quelque chose pour acquérir cette représentation. Dans le dernier cas, l'interactivité est cruciale. On essaie plutôt d'acquérir la représentation nécessaire du bug pour être capable de réparer. Corpus ouverts d'interaction gelée, permettant de faire l'économie des interactions réelles. Ça serait intéressant d'étudier ces points là.

Mélanie Clément-Fontaine.

Juriste.

État des questions que la création collective pose au cadre juridique (insécurité juridique). Réflexions sur l'évolution des règles nécessaires. Cela suppose d'observer ce qui se passe, comment s'organisent le professionnel, l'amateur, les acteurs économiques. Phase d'observation, intéressant d'avoir des retours sur ce qui se passe dans les collectifs de production du droit. Il existe des idées, des options avancées, et cela permettra aussi de tester ces options. Pas forcément limité au numérique, ni le droit de propriété intellectuelle (bien public de l'État). Est-ce qu'il n'y a pas un intérêt à ce que la propriété intellectuelle de l'état, soit, au moins pour partie, du domaine public de l'état. Qu'est ce que pourraient être les bien communs internationaux. Notion de propriété collective (appartient à tout le monde dans le groupe, qui peut être la Nation).

Michel Gensollen. Question qui s'applique uniquement sur les biens numériques? Questions et reflexion renouvelées

Michel Briand. Production de données. économie d'un système ouvert peut-il produire de la valeur ?

Nicolas Jullien. Les systèmes de récupération de données donnent de telles quantités de données qu'on n'arrivent plus à les lire.

Michel Gensollen. Toute information suppose que l'on a les logiciels qui permettent de l'extraire et de la lire.

Fabrice Flipo. Pas la même définition. Cout fixe pris en compte par l'éducation nationale : entretien de la connaissance. Effets très importants sur les théories de la dématérialisation. Définitions proches des économistes.

Mélanie. Nécessité de faire un lexique partagé.

Nicolas Jullien : mise en forme des données

Michel Briand : cartographie interactive en Bretagne. Monopole de structures.

Nicolas Jullien: question de la msie en forme des données : négociation.

Mélanie : point de vue de l'économie sur la place des amateurs ? Quelle place des professionnels ?

Michel Briand : évolution des métiers de la production à la médiation.

Mélanie : quid du photographe ?

Michel B. que les photographes deviennent des médiateurs.

Mélanie : le photographe pro n'est plus visible.

Fabrice : cela fait bouger les métiers et cela fait redécouvrir les métiers des autres. D'autres choses peuvent disparaître.

Mélanie. Réflexion.

Fabrice. Question de l'objet que l'on veut cibler. Questions des organisations sociales et évolution.

Serge Proulx.

Intérêt de recherch: est-ce que, comment, les groupes de productions collectives font bouger les groupes communautaires.

2 ouvrages:

  • Hermes 50: Articulation entre communication et innovation (comment penser l'innovation à partir de la communication).
  • Hermes 51: l'épreuve de la diversité culturelle. Est-ce que la catégorie « diversité culturelle » passe l'épreuve pour représenter ce dont on parle. Deuxième partie, empirique (terrains).

L'un des cadrages de notre projet est celui de l'interdisciplinarité. Qui dit interdisciplinarité dit volonté et douleur (incompréhension). Idée du lexique, bon point de départ pour travailler (avec les effets de définition. Si on définit comme ça, alors). Données, information, connaissance (appropriée par un individu), cognition distribuée (si l'on sort d'un individu, communauté épistémique).

Michel G. Travail d'éclairer ce sur quoi on travaille va beaucoup plus loin qu'un lexique: système conceptuel sur connaissance et information. Travail de désimplicitation.

En terme de terrain, recherche sur Telabotanica (issue d'une association, écologistes, réseau médiaté et scoop aujourd'hui). Question de la production de connaissances scientifiques : deux régimes de production de la vérité : experts vs de la logique du grand nombre. Deux types de communautés épistémiques ? Peut-être se poser la question sur « quels sont les controverses autour de Wikipédia ».

>> question de la production collective de la connaissance parce qu'ils posent des questions au niveau de la vérité: 2 régimes de production de la vérité: scientifique ou expertise/ logique du grand nombre/amateur. Adopter le point de vue : quelles sont les controverses.

Mini-recherches empiriques pour définir un nouveau programme de recherche autour de « cultures participatives ».

Daniele Bourcier.

Droit-science politique. Projet de comparaison du e-gouvernement entre la France et l'Allemagne.

  • Axes de recherche. Effets de l'évolution des technologies sur les règles de droit. Phénomènes de l'émergence des normes : observation. Livre sur la sérendipité (notion d'inattendu dans les sciences). Notion de creative commons dans le droit français (initiatives de « soft law »). Science commons, accès ouvert dans les sciences. Quels vont être les choix dans les licences creative commons ? Aspect recueil de données sur les comportements vis-à-vis de leur copyright.
  • Intérêt et apport à Bicoop. Notion de commons. Histoire du droit, status de l'appropriation, plutôt du côté du droit public (qu'est-ce qu'est le domaine public ? Qu'est ce qu'est le service public. Rapport entre le deux notions intéressant et complexe). Projet européen communia, recoupement forts avec le projet Bicoop. Plate-formes d'accès aux données officielles (Légifrance)

Annabelle Boutet.

Sujet plutôt abordé du point de vue de la politologie.

Mission de service publique, avec un regard de l'histoire politique de construction de ces notions. Manière dont les nouvelles productions interrogent les notions d'Etat, des relations à l'Etat, etc. En Afrique, d'une certaine manière, les TIC les amènent à structurer le droit (car l'information devient publique). Question de l'État de droit. Mise en commun interdisciplinaire des notions, des connaissances. Préliminaire à toutes démarches de recherche.

Jean-Benoit Zimmermann.

Travail sur le logiciel libre, question du tournant marchand. Cohabitation dans ce modèle de production de connaissance (marchand/non marchand). Pourquoi ça marche ? Le modèle du libre, d'un point de vue économique fonctionne de façon différente, au moins par rapport à l'approche du système de propriété intellectuelle. Est-ce que le libre est l'avant garde d'un modèle plus général. Quelles sont les conditions (existence d'entreprise, cohabitation avec des objectifs non lucratifs, comment cela peut se situer dans des modèles où cohabitent propriétaire et privé).

Objectif : prendre du recul par rapport au logiciel, pour comprendre la formation de la valeur ajoutée, de relation avec la concurrence, etc. Meilleure façon d'avancer, c'est de continuer sur le libre et d'approcher d'autres domaines (biotechs, mais compliqué). Qu'est ce que c'est le bien commun ? Le but c'est d'aller vers des activités marchandes en aval. Rationalité économique derrière le comportement des acteurs. Quelles conséquences en terme de Welfare.

Idées, suite du projet.

Rencontre des deux réseaux : botanistes et astronomes. Problématiques sont proches, cela faciliterait sans doute le passage à l'abstraction.

MG. C'est bien parce que les biens deviennent non-rivaux (numériques) que les notions juridiques de chose commune revient en débat.

Production de connaissances, mais aussi de données (informations géographiques), avec la surcharge de données. Problème de l'extraction de l'information, pour pouvoir la lire. Fournir l'information c'est fournir un flux et fournir le logiciel pour analyse l'information.

Une carte ce sont des données et une mise en forme de ces données. Nouveau point de négociation : la mise en forme de ces données (qu'est-ce qu'on sélectionne ?)

Médiateurs de la production de l'information, plutôt que producteur de l'information.

Quid du photographe ? Plutôt faire des cours de photographie que de la photographie. Visibilité des professionnels, et évaluation de la qualité de la production amateur par rapport à la production professionnelle. Ré-interroge le métier et la substance du métier. Et sur l'avenir du métier. Organisations sociales très différentes à étudier.

Lexique : plutôt des systèmes conceptuels sur connaissance et information. Pour « dés-impliciter ».

Débat pour savoir s'il y a deux régimes de production de vérité ? Bien commun en lecture seulement, ou en écriture.

  • Première proposition : que chacun écrive sur une page ce qu'il a dit sur ses motivations, ses attentes (et notamment par rapport aux autres disciplines). Comme cela chacun peut réagir sur la mise en commun (page de discussion).
  • Deuxième proposition : pour chacun des terrains envisagés, qu'on les décrive avec les problématiques envisagées. Avec une page par terrain. (Pour l'instant ces terrains ne sont pas forcément financés).
  • Troisième proposition : remue-ménage des questions. Qu'est-ce qui nous rassemble ? Associer des ébauches d'explications, de compréhensions différentes. Proposition d'interventions extérieures.
  • Quatrième proposition : discussion/écriture de type encyclopédique sur les concepts étudiés. Juxtaposition de points de vus sur les termes employés.
  • Cinquième proposition : que le 20, nous confrontions les questions que nous nous posons pour définir une question commune.

Objectifs et délivrables.

Terrains : biotechs (Fabrice, Nicolas, Jean-Benoît).

Biens informationnels. Question centrale, celle des enclosures. Est-ce que c'est la même chose que les biens communs de type eau (Stiglitz, Petrella). Quelle est la condition nécessaire pour qu'il y ait une efficacité à une mise en collectif.

Réunion du 31 janvier 2008. Réunion de cadrage du projet.

Présents: Annabelle Boutet, Nicolas Jullien, Michel Briand, Serge Proulx, Michel Gensollen, Nicolas Auray.

Organisation du projet.

Ce projet doit durer un an, mais l'objectif est de prolonger les recherches par la suite. Trois étapes structureront le projet, qui se prolongeront sans doute au delà de l'année.

Étape 1. Réflexions théoriques, quel cadre pour le projet.

Le projet s'intéresse à la production médiatée de connaissances médiatées. Cela pose un certain nombre de questions générales, demande de préciser certains concepts sur lesquels vont s'appuyer le travail. Qu'est-ce qu'un bien commun, un bien public ? Qu'entendons-nous par « mise à disposition ouverte » d'une connaissance ?

Travail : présenter les concepts, les définir.

Il y a aussi des questions générales :

  • y-a-t-il des éléments garantissant une symbiose entre production publique et valorisation privée (valorisation au sens consommation individuelle comme intégration dans une production privée) : à quelle(s) condition(s) la phase publique n'empêche pas la phase privée et vice-versa ?
  • quels sont aujourd'hui les systèmes de production d'une telle connaissance ?

À côté de l'institution publique et de l'institution privée, les groupes d'amateur forment des communautés « épistémique ». Comment fonctionnent-elles ? Retrouve-t-on des processus sociaux invariants dans ces communautés ? Quelles relations entretiennent-elles avec les institutions (coopétition ?), quels « modèles » existent, sont-ils transférables ?

  • comment les institutions gèrent (ou ne gèrent pas) ce qui doit être une information / connaissance privée et ce qui est mis en commun dans le cadre d'une coopération.

Travail : préciser, pour chacun, ce qui l'intéresse, les questions qu'il/elle traitera.

Étape 2. Phase de terrain.

Les terrains seront définis après l'étape 1. Mais, il faudra qu'il y ait au moins :

  • un terrain sur la production publique de connaissance (« service public »), que l'on interrogera sur le partage, la mise à disposition de cette connaissance. Qu'est-ce que cela veut dire pour le métier de ce « service public », sur les process et les normes organisationnels, etc.
  • un terrain sur la production privée de connaissance (« industrie »), que l'on interrogera sur le partage, la mise à disposition de cette connaissance. Qu'est-ce que cela veut dire pour l'organisation de la filière, sur l'information privé et sur la mise en commun, etc.
  • éventuellement un terrain où les « amateurs » ont une place importante dans la production de cette connaissance (ex. botanique, astronomie). Par amateurs, nous nommons les personnes dont ce n'est pas le métier, et/ou qui n'appartiennent pas à une institution dont c'est le métier (cela reste à définir). On s'intéressera au fonctionnement de ces « communautés » épistémiques amateurs et aux relations avec les institutions.

Déroulement du projet.

Le projet Bicoop se déroule sur un an, et c'est le calendrier de ce projet que nous présentons ici. Mais l'objectif est de constituer un groupe de recherche pour travailler sur ces questions à moyen terme (~3 ans). Cécile Vigour a été recrutée pour participer au projet et initier l'analyse des concepts (revue de littérature) et réaliser l'enquête de terrain. L'ensemble des documents (revue, entretiens) sera disponible pour tous les membres du groupe. Évidemment, vous pouvez participer à la collecte de donnée, à l'écriture de la revue de littérature. Nous assurons la retranscription des entretiens.