Cr1 3 mars

De Wiki @ Brest

Compte-rendu sur une discussion à bâtons rompus.


Présents : Annabelle Boutet, Michel Briand, Nicolas Jullien & Cécile Vigour.


- BICOOP est un groupe de travail sur les communautés de production des connaissances, et plus précisément la production de biens communs collectifs médiatés, ie mis sur le web, et que d’autres personnes que les producteurs mobilisent.

Objectifs :

  • Définir une problématique, des questions et des terrains de recherche à partir d’enquêtes déjà réalisées et des hypothèses émises dans ce cadre.
  • Définir les axes d’analyse.

--> Méta-projet pour poser les cadres de référence. --> Travail d’organisation des connaissances.

Remarque : Un sujet, une thématique qui monte. Mouvement sur les données ouvertes (cf. revue de l’INIST opendoc). Mouvement sur les structures qui obligent à publier en open. Canada, Harvard : toutes les productions financées par les fonds publics doivent être publiées en open.

Idée dans une perspective de recherche-action : associer les personnes intéressées (ex : l’école des bibliothèques de Lyon est intéressée).


- Différents niveaux d’analyse qui se complètent :

  • analyses en termes de sociologie politique, de biens publics (comment les institutions [droit, Etat, …], … contribuent ou non à faciliter l’innovation ?) ; Réflexion générale sur les biens communs qui peut éclairer.
  • analyse de sociologie des professions (rôle des individus dans la communauté, compétences mobilisées, cultures professionnelles mobilisées),
  • sociologie des organisations…

--> Est-ce qu’on définit chacun de ces axes d’analyse de manière stricte ? à Qui se place sur chacun de ces axes (ou certains d’entre eux) à partir de sa discipline ?

--> Faut-il privilégier une entrée théorique ?


- Entrée par les individus ou les institutions ?

  • impossible de ne pas avoir l’entrée par les individus, car certains sont de véritables moteurs, poussant à de telles pratiques, qui peuvent disparaître après leur départ de l’institution ;
  • en même temps, nécessité de prendre en compte le contexte politique, social, historique dans lequel ces pratiques sont mises en œuvre.

--> Sans doute la nécessité d’associer ces deux éléments. En même temps, selon l’approche théorique adoptée, l’une ou l’autre de ces deux entrées seront privilégiées.


- Terrain exploratoire par Nicolas relatif à la production de composants électroniques développés sur des logiciels réalisés au département électronique et à la mise en commun de ces logiciels. La culture de production des connaissances et leur mise en commun a l’air très différente de celle étudiée pour le logiciel libre. Il semble notamment que la « demande » (qui peut parfois être qualifiée de pouvoir de marché) ait un rôle très important sur la production de logiciels d’analyse et de production d’algorithme. Publication en logiciels libres (ex : CNES qui l’impose pour les contrats qu’il finance). Outils de télédétection nécessaires pour utiliser les données mobilisées par les satellites (données qui elles ne sont pas publiques).

Différentes étapes :

  • Production d’algorithmes;
  • Production de normes de spécification de comportement des objets (type d’algorithmes spécifiés par des normes du type ISO). Les producteurs d’algo viennent les présenter. S’ils sont acceptés, ils vont être brevetés et peuvent être utilisés par d’autres. Dans les instances de normalisation (ISO, GSM, EMTS, DVBH, …), siègent les opérateurs de mobiles, constructeurs de composants, centres de recherche, …

Le producteur de logiciel va les proposer à ceux qui utilisent les données. à La connaissance n’est pas la même.


- Objet de la recherche : la connaissance ouverte mise à disposition par des individus ou des institutions.

  • C’est plus internet que le logiciel libre qui permet la mise en disponibilité des connaissances et qui permet de fédérer des groupes. Certaines personnes travaillent ensemble sans lien institutionnel a priori.

--> Un des enjeux est de parvenir à les caractériser. Quelle est la pertinence de concepts comme ceux de communautés épistémiques ? Peut-on être plus précis ?

--> Est-ce qu’on peut définir des rôles, des types d’acteurs (pex entre pro et amateurs), des cultures ou des normes de travail qui expliquent l’émergence ou la non-émergence de telles pratiques ?

  • Contexte porteur / éléments moteurs ?
  • Service public : élément préconisant

Culture du service public qui va inciter certaines personnes à mobiliser cette question. Trouver d’autres explications, d’autres raisonnements.

  • Pouvoir de marché ? forte pression de la demande, des utilisateurs, mais pas nécessairement du marché (ex / mise en ligne des données de l’INSEE)

Ex : Tela Botanica

Ex : les querelles entre l’IGN et les utilisateurs. Grâce à internet, des éléments se mettent en place.

--> La demande a réussi à se structurer pour faire pression.

Ex : sur les composants, les opérateurs veulent avoir des normes. Ils demandent des normes, mais sans aller plus loin (car les normes sont mises en œuvre de manière plus ou moins efficientes par les différents opérateurs et cette mise en œuvre différenciée leur permet de se distinguer les uns des autres)

--> Question de l’organisation du marché

Ex : Google qui appelle à développer le libre pour gagner des parts de marché.

--> Du côté du public, y a-t-il une demande ?

Ex : les associations qui font de la généalogie Contre-ex : pas de pression sur MétéoFrance qui est en situation de quasi-monopole.

  • La demande ne suffit pas. Il faut constituer une menace crédible. Mais est-ce que je suis capable de créer un autre producteur de logiciels libres (en le rémunérant) ou en produisant moi-même des données qu’un autre producteur me fournissait (ex le Museum qui apportait des connaissances avant Tela Botanica) ?

Soit acteur de marché (CNES ou Google), soit un collectif d’acteurs capables de reconstituer la connaissance globale (pex ce qui est impossible pour la météo).

  • Le droit joue sans doute un rôle important.
  • Comment le collectif se constitue ? (mais question préalable : y a-t-il nécessairement un collectif ? ex : pour les archives en Ile-et-Vilaine) Collectif : groupe +- structuré, doté de règles +- formelles,

Dans quelle mesure n’y a-t-il pas des individus qui se mobilisent sans organisation préalable ?

  • Communauté : valeurs communes qui rassemblent les individus.

Modèle du libre ou du forum : soit individu qui fait son logiciel dans son coin (mise à disposition publique sans collectif), soit un noyau qui contrôle la production avec des cercles autour +- impliqués) Cercle d’utilisateurs qui met en évidence des erreurs, des problèmes, … Avec des acteurs différents. Noyau central pouvant être contrôlé par une institution (ex : les archives du 35 qui sous-traitent une partie de la production ; des groupes différents qui coexistent ; au sein d’une même organisation, des comportements différents : producteur de données ouvertes dans une instance et groupe plus fermé).

  • Contamination : numérisation des archives de la Mayenne. L’IRISA a proposé de les rendre accessibles

Sur WikiBrest, il n’y a pas nécessairement de production collective : mise à disposition d’infos, mais sans objectifs ( ?). Ouverture des portails sur les jardins (image des jardins partagés). Ecriture collective d’un même article ou accumulation d’articles ? Est-ce qu’il y a une volonté collective derrière ou s’agit-il plutôt d’un espace de stockage collectif ?

Ex : écrire de manière collective l’histoire de la mairie de Brest, à travers des souvenirs des personnels (histoire partagée).

Ex : producteurs de composants : serait + efficace collectivement de produire du logiciel libre, mais individuellement on n’a pas intérêt (car cela coûtera plus cher que cela ne leur revient, donc ils ne produisent pas ; le gain collectif n’est pas intégré par les acteurs ; intérêts personnels permettent de dépasser le paradoxe du passager clandestin : si production sur Tela Botanica, écriture car intérêt personnel : observations mises en commun). Quelle volonté derrière ?

--> Question de base (qui est au fondement de la socio des organisations) : Comment des acteurs travaillent ensemble et comment s’articule l’intérêt personnel avec l’intérêt collectif ?

Ex : pourquoi mise en lignes d’exposition de photo sur le wikibrest, alors que personne pas du tout branchée informatique ?

Dynamique collective (formation informatique) abaisse les coûts. Mais il faut alors se demander ce qui favorise la mise en place de nouveaux dispositifs de formation.

Gestion des contributions individuelles : comment on les harmonise, comment on les articule, on arbitre ? Sentiment d’appartenance à un collectif qui est important pour l’implication (cf. le wiki apéro). Qu’est-ce qui fait que les acteurs acceptent les règles, un regard extérieur ? Pas toujours un gain ou une perte financière (notoriété, compétences, etc.).

  • Affichage idéologique / pratiques (volonté qu’elles avancent)

Cf. la notion de biens publics et de biens collectifs. Stéphane Couture sur les développeurs et l’éthique.

- Projet d’ANR « Les communautés de pratiques » (cf. le wiki)

- Remarque de Cécile : dans la discussion, les termes identifiés dans le lexique ont été peu mentionnés. D’où la question : la revue de la littérature doit-elle porter plutôt sur les cadres d’analyse théoriques et méthodologiques, plutôt sur les enquêtes déjà réalisées sur des terrains proches ou encore sur les mots-clés ?


A faire

-Tous les membres : référencer la bibliographie sur la page wiki dans la semaine (éventuellement en hiérarchisant les titres par importance ou en ajoutant des commentaires) + compléter la page motivation sur le wiki.

-Cécile :

  • Remplir la page motivation sur le wiki
  • Faire des lectures concernant ce que les membres du groupe ont déjà écrit.
  • Commencer la revue de littérature sur les descriptions d’évolutions des communautés de pratiques médiatées (sur les communautés de pratiques autour des creative commons, sur la production scientifique, sur les bibliothèques).

Remarque : sans doute beaucoup d’articles sur l’utilisation des systèmes d’information en entreprise (fonctionnement interne des collectifs, notion de frontières). *Compléter les définitions des mots-clé.

- Objectif : d’ici un mois, définir les objectifs précis, ce qui sera fait dans ce contrat – sachant que c’est un projet sur le long terme (sans doute sur 3 ans au moins).