La croix fevrier 2008

De Wiki @ Brest

À Brest, l’Internet en libre accès crée du lien

Repris de l'article [http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2330466&rubId=25041 "Internet permet de mieux associer les habitants aux décisions de la ville "] dans La croix page 5

encadré [http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2330468&rubId=25041"À Brest, l’Internet en libre accès crée du lien"] de JEAN-LUC POUSSIER

Les "Papis" sont de plus en plus nombreux à Brest. Ils sont devenus de véritables lieux de création.

Le 100e point d’accès public à Internet sera ouvert cette année à Brest. Installés dans les mairies de quartier, bibliothèques, maisons pour tous, patronages laïcs, centres sociaux, lieux associatifs, les « Papis » brestois ont prospéré. Au point de ne plus être de simples lieux de rencontre, mais autant d’occasions de monter des projets et de créer des liens dans la cité.

Au départ, simple poste d’ordinateur en accès libre avec connexion à l’Internet et imprimante, le Papi est devenu journal de quartier, projet intergénérationnel, lieu de création. « Nous avons entre 5 et 10 demandes de création de Papis chaque année, expliquent Michel Briand, adjoint municipal en charge du dossier et Frédéric Bergot, chef du service démocratie locale et citoyenneté à la ville de Brest. Au départ, nous voulions offrir un accès public à Internet pour le plus grand nombre. »

Les premiers utilisateurs furent en priorité les demandeurs d’emploi, mais les usages évoluent. « La fracture numérique a tendance à se creuser pour les publics précaires », poursuit Frédéric Bergot. Les Papis sont ainsi devenus des lieux de citoyenneté. Sur le quartier de Kerourien par exemple, l’association de prévention Dom Bosco travaille avec des jeunes qui mettent en ligne leurs compositions autour du rap et du hiphop que leurs copains peuvent écouter et enregistrer.

Au collège Kerbonne, avec l’aide d’une enseignante et le matériel du Papi, des jeunes en échec scolaire s’initient à Internet et, à leur tour, le font découvrir aux personnes âgées de la résidence Louise-Leroux. L’expérience dure depuis quatre ans et va conduire à la réalisation d’un blog pour récolter le témoignage des anciens et le mettre sur la toile.

Pariant sur le succès de journaux de quartier, webradios et webreportages, la ville a voulu faire davantage et sélectionne chaque année les projets qui apportent un plus dans les relations sociales. Ils sont dotés de 2 300 € et, en huit ans, 200 projets ont ainsi été aidés, créant un véritable maillage sur la ville. « Depuis trois ans, la production de contenu sur Internet est devenue collective, assure Frédéric Bergot qui, à la tête d’un service de sept personnes, travaille aujourd’hui en direction des douches municipales, des foyers pour les SDF et prépare l’utilisation d’Internet dans l’habitat social.

JEAN-LUC POUSSIER