Depuis une dizaine d’années, le Centre National des Arts de la Rue de Brest, Le Fourneau, utilise internet pour accompagner et valoriser la création artistique. Vidéos, sons, textes et images y sont consultables et réutilisables librement, grâce aux contrats Creative Commons.

Pourquoi avoir opté pour la licence Créative Commons sur votre site?

Yffic Cloarec, Directeur de l'Espace Culture Multimedia du Fourneau. La chose nous paraissait naturelle ; en effet, nous fonctionnons grâce à de l’argent public et à ce titre, il semble logique que nous acceptions le principe de partager les créations des artistes avec le plus grand nombre. Par ailleurs, employer une licence libre sur l’espace du net s’avérait totalement en phase avec l’esprit de notre démarche lorsque nous oeuvrons sur l’espace public.

Pensez-vous que les licences libres soient entrées dans les mœurs dans les milieux artistiques ?

Y. Cloarec. Pas totalement. A mon niveau, j’essaie de faire avancer les choses car il y a encore pas mal de résistance de la part de certains. Il faut dire que tous les enjeux inhérents aux licences libres peuvent s’avérer parfois assez complexes à saisir. Il y a notamment des problèmes de droits d’auteurs qui tiennent à cœur de certaines corporations, comme les photographes professionnels par exemple.

Justement, comment faites vous pour protéger les intérêts des uns et des autres ?

Y. Cloarec. En faisant de la pédagogie. Encore une fois, notre métier au Fourneau est de faire de la diffusion plus que de la création. Lorsqu’un internaute s’approprie un contenu du site, c’est qu’au final, il est intéressé par ce qu’il a découvert. Tout le monde y gagne donc. En ce qui concerne la question de la photographie, en cas d’utilisation de clichés de professionnels, il suffit de proposer sur le site une image en basse résolution qui ne pourra pas être exploitée telle quelle. Si quelqu’un souhaite acquérir cette image, il lui suffira de se rapprocher du photographe qui l’a réalisée.

-Rens. http://www.lefourneau.com/