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De Wiki @ Brest

Révision de 8 janvier 2013 à 14:41 par Fleon (discussion | contributions)

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Questions aux acteurs publics confrontés à l'ouverture des contenus et à la production collaborative Enjeux, freins et motivations à l'éclairage des pratiques brestoises

Introduction

En dix ans les acteurs des collectivités locales se sont appropriés les outils de bureau de l'internet : traitement de texte, mél, navigation sur le web mais le mode de fonctionnement des organisations évolue lentement. Même les outils du web 2.0 (wiki, blog) commencent à franchir la porte des services de l'Etat et des collectivités territoriales comme outils d'information et de communication au sein des services ou entre les services.

Cependant, la culture d'organisation des services publics locaux et de celle de nombre de leurs partenaires associatifs est marquée par l'histoire d'un fonctionnement hiérarchique, propriétaire de ses contenus d'information.

La généralisation des biens informationnels numérisés qui s'échangent, se diffusent à coût quasi nul et l'essor des outils du web collaboratif viennent aujourd'hui interroger le fonctionnement de ces services locaux. Or, le pas à franchir est celui qui vise aussi à produire de l'information ouverte à l'intention des citoyens, administrés, public, usagers, quel que soit le nom qui leur est donné à priori et qui pourrait changer à posteriori.

A la lumière de dix années de pratiques d'un web participatif ouvert mis en oeuvre progressivement au pays de Brest, nous rendons compte des difficultés rencontrés dans la diffusion de ces pratiques auprès des acteurs publics et de leurs partenaires. Et nous nous interrogeons sur le développement des démarches participatives dans le contexte de la diffusion des outils collaboratifs et des biens informationnels numériques.

La compréhension des enjeux freins et motivations de cette évolution des biens "publics" vers des biens communs fait l'objet d'une étude menée par l'institut Télécom dont nous décrirons le premier volet qui se déroule durant cette année 2008. Cette étude s'inscrit en fait dans une dynamique réflexive d'action-recherche-action où les questions rencontrées alimentent une problématique d'étude et de compréhension qui, à son tour, enrichit les acteurs de ce débat et de cette mutation en cours. Et dans le cadre de cette boucle inter-active nous présenterons le chantier initié au sein d'Intercoop -- interconnexion de réseaux coopératifs -- pour accompagner les acteurs publics et associatifs dans l'extension des biens informationnels mis en commun.

Enjeux, freins et motivations à l'éclairage des pratiques brestoises

Les questions que nous nous posons aujourd'hui, nées de pratiques locales basée sur une implication des acteurs locaux, ont permis l'essor de nombreuses initiatives qui s'ancrent maintenant sur les territoires et dans la durée. Mais pour autant "ce qui marche localement" diffuse difficilement dans d'autres services de la collectivité ou sur d'autres territoires.

Ces questions font alors appel aux apports de la recherche et de l'observation des usages pour expliquer et permettre aux politiques publiques d'avancer, enrichies d'une compréhension des problèmes auxquelles elles sont confrontées.

Le développement de projets participatifs s'appuie sur l'émergence d'outils collaboratifs pour donner à voir, de mettre en commun et relier. Confrontés aux pratiques usuelles des contenus fermés et d'un fonctionnement cloisonné interrogerons sur quatre questionnements à la lumière des pratiques brestoises :

d'un côté des questions qui touchent à l'usage des contenus numériques produits apr les acteurs publics et leurs partenaires :

  • celle des informations que nous acceptons de partager ou pas,
  • celle des études rendues accessibles ou gardées entre soi

et de l'autre des formes de participation facilitées par les outils collaboratifs du web2.0

  • le rendre public ce qui est public qui donne à voir relie et valorise
  • et l'écriture collaborative comme mode de co-production


Des informations publiques réutilisables ?

Lorsque l'on vous pose la question : les contenus produits par une collectivité locale sont-ils publics ? On s'attendrait à une réponse positive. Et pourtant c'est loin d'être le cas.

Regardez les publications de votre collectivité : ville, département, région : les écrits papiers ou le site web peuvent-ils être réutilisés par d'autres qui trouvent intéressant un texte, un témoignage, une expérience relatée ?

Eh bien non, dans ma recherche sur le web je n'ai trouvé presque partout que des "copyrigthts", très rarement une licence qui vous autorise à réutiliser données, résultats d'étude, description d'une réalisation ou présentation d'un élément du patrimoine.

On peut alors s'interroger.

Qu'est-ce qui pose problème? Pourquoi la présentation sur un site web d'une réalisation d'une collectivité ne serait-elle pas reprise par un autre site alors que cela ne peut que mieux la faire connaître ?

Aujourd'hui des licences comme Creative Commons (1) permettent d'élargir le droit d'auteur en autorisant explicitement à réutiliser les contenus numériques. Nous l'utilisons depuis trois ou quatre ans pour les magazines édités par la collectivité comme a-brest.net (2) la lettre hebdomadaire autour de l'appropriation sociale des outils et usages de l'internet et participation-brest.net. Cela s'est fait à Brest parce que confronté à de l'innovation sociale où nous apprenons en marchant nous avions un besoin de travail en réseau, d'échanges de pratiques.

Cette mise en ligne ouverte a effectivement contribué à la diffusion des articles publiés sur ces magazines qui ont un écho bien au delà de l'information locale (environ 10 000 visiteurs par semaine pour a-brest.net ou Brest-ouvert.net magazine politique des élus verts qui fonctionne sur la même base).

Lorsque tour nous republions sur a-brest des articles d'autres sites en contenus ouverts, les retours nous montrent que cela leur apporte plus de visites (3)?

Cette efficience des contenus ouverts est soulignée par le webmaster de la ville de Brest à propos de la mise ne ligne d'une couverture "orthophoto", des photos prises d'avion et reliées à la cartographie des rues et au cadastre :

Le bilan est très positif. Outre l'accueil enthousiaste des internautes, les photos ont été utilisées par des sociétés ou développeurs de solution SIG et la collectivité a bénéficié de retours médias divers et variés. Des associations ont également utilisé les images pour générer des plans d'accès ainsi qu'au moins une entreprise développant des scénarios "flight simulator"..

Mais pour autant :

A ma connaissance, à l'exception de quelques photos faites par des personnels de la collectivité et mises en ligne en CC, aucun autre contenu n'est disponible en CC sur le site de la ville et de l'agglomération"

La publication ouverte motivée par une volonté de fonctionner en réseau est aussi celle du réseau Créatif (4). Créé au cours des rencontres d'Autrans 1997, cette association regroupe des responsables de dispositifs d accès public à internet accompagné qui tente de réduire les fractures sociales à l'heure du numérique. Ici le choix de licences de contenus ouverts tant pour les guides que pour le site est constitutif d'un travail en réseau.

Là encore la diffusion est efficace, les articles relayés, republiés ont aidé à constituer un lectorat important pour une association sans permanent (6 000 visiteurs par semaine.

Mais pour autant la plupart des régions et collectivités partenaires n'ont pas adopté de licences ouvertes pour leur propre site. Aujourd'hui sur la liste de sites de collectivités locales (5) qui adoptent une licence Creative Commons (ou une autre licence permettant une réutilisation explicite) je n'ai trouvé que le site de la région Limousin ! La diffusion de cette mise en contenus ouverts est donc difficile puisque des acteurs qui le pratiquent dans un réseau ne l'ont pas mise en oeuvre ensuite localement.


L'explication première repose sur une méconnaissance et les pratiques antérieures :

Il n'y a pas de "lieu" dans la collectivité pour débattre de ces questions. Et sans doute aussi pas la culture juridique qui permettrait d'éclairer ce sujet. En fait à quelques exceptions près, personne ne voit l'intérêt de changer nos "positions actuelles" ... (interview du webmaster auparavant citée).

La méconnaissance des possibilités d'élargir les droits nous semble aujourd'hui le premier frein expliquant ce recours presque systématique des services publics au droit d'auteur qui restreint l'usage des contenus numériques. Et les pratiques colaboratives nous semblent elles le premier facteur facilitateur.

L'un des changements viendra probablement de la diffusion des outils collaboratifs du web2.0. La reprise d'information est largement utilisés dans les blogs qui citent ou reprennent les informations de bloggeurs en réseaux. Les outils d'agrégation tels netvibes popularisent l'usage des fils d'informations qui republient l'information dans des univers personnalisés (6)

C'est ce contraste entre une efficacité locale et la lente diffusion de ces pratiques que nous comptons interroger dans notre étude.


Des études gardées entre soi

Là aussi, nous partons d'une situation culturelle : les services d'une collectivité commandent, produisent des études qui sont souvent réservés à quelques responsables administratifs ou élus.

C'est l'usage courant, bien qu'il s'agisse d'études publiques financées par l'argent public. La mise en ligne des études de la documentation française fait malheureusement figure d'exception.

Le service Démocratie locale et citoyenneté de la ville de Brest qui accompagne les projets autour de l'appropriation sociale d'internet et du multimédia, met en ligne ses rapports d'activités en ligne, publie les études réalisées de la même façon qu'il place les développements logiciels commandés sous une licence GPL qui en permet la réutilisation en tant que logiciel libre.

Cette pratique n'a à ce jour soulevé aucune difficulté de fonctionnement. Après un temps d'apprentissage, elle est aujourd'hui ressentie comme valorisante pour chacune des sept personnes du service qui publie dans son champ d'activité et est intégré comme une pratique ordinaire.

Ce mode de fonctionnement reste localisé au service et au site sur les initiatives des habitants et les conseils de quartier et n'a pas diffusé dans la collectivité.

Cette évolution vers une information plus accessible a pourtant été prise en compte : Le décret du 31 décembre 2005 fait obligation aux communes et aux EPCI (établissement de coopération intercommunale) de 10 000 habitants ou plus, de désigner un responsable de l'accès aux documents administratifs et des questions relatives à la réutilisation des informations publiques.

Rares sont les villes où une politique a été définie avec un responsable de l'accés aux donnees et informations qui puisse interroger les services sur leur production et informer le public. Heureusement pour les collectivités il n'y a quasiment aucune requête des habitants et usagers !

On peut penser que le mouvement des "open archive" qui amène un nombre croissant de chercheurs à pré-publier leurs articles pour en permettre un accès autrement que par des abonnements à des revues aux coût exhorbitants aura un effet d'entrainement. L'initiative récente du Canada qui décide que toutes les publications en médecine financées par de l'argent public doivent être aussi publiés en contenu ouvert montre que le débat est ouvert.

Le mouvement pour un accès aux études et leur réutilisation reste à construire en France !

Cette pratique d'enfermement est aussi largement partagée par les acteurs de l'éducation populaire qui pourtant se réclament de valeurs de partage et d'accès ouvert à la connaissance.

Citons les responsables du site du Bureau d'information Jeunesse de Brest (qui eux ont fait le choix inverse d'une licence creative commons) :

Il y a aussi vraisemblablement la peur d'être dessaisi de son travail, d'en perdre la propriété (bien relative...) et donc son autorité : "NOUS sommes les seuls détenteurs et propriétaires de cette information etc ...". Cet aspect des choses est culturellement très présent et ravivé par la nouvelle donne qu'induit internet. Copier, rediffuser en masse est désormais possible pour un cout nul ou en tout cas très faible.

Les guides publiés par Creatif ou les dictionnaires et flores de Telabotanica mis en licence ouvertes sont encore des exceptions dans le domaine associatif en France .

Le fait que les études, informations ne soient pas en ligne au delà de la question des licences nous amène à penser que plus qu'une question d'information, les freins sont ici à situer du côté d'une certaine perception du pouvoir comme relié à une information gardée pour soi.

Les motivations des initiatives ouvertes sont alors celles d'un accès ouvert aux connaissances ou les avancées s'enrichissent des contributions des autres et profitent à tous.


Donner à voir une culture encore peu répandue

Dans de nombreux domaines la collectivité locale ne fait pas elle-même mais accompagne l'action des équipements de quartier, les activités culturelles et associatives.

A Brest, la municipalité est, au départ, assez éloignée des outils de l'internet. La diffusion du multimédia dans la ville s'est alors appuyée sur l'implication des acteurs locaux : points d'accès publics à internet, acteurs des cultures numériques et du lien social. Cette démarche participative a pris le parti de rendre public tout ce qui était soutenu par l'argent public telles les initiatives retenues dans l'appel à projet annuel. S'il est habituel de remplir un dossier pour bénéficier d'un soutien municipal ou du contrat de ville, il n'est pas courant de le publier. Pourtant ce qui est jugé intéressant pour l'élu local ou le responsable ne l'est-il pas pour les habitants ou les acteurs d'une autre ville ? Bien sur cela implique d'être copié . Comme le disait un responsable de lycée opposé à donner à voir "que ce que je fais peut-être recopié par quelqu'un d'autre" mais n'est ce pas le but recherché : diffuser les bonnes pratiques ?

On peut comprendre qu'avec des années d'éducation où l'élève apprend à ne pas copier où la note esxprime souvent un classement il ne soit pas naturel de donner pour être réutilisé.

Publier un article pour présenter un projet, relater une initiative réalisée n'est pas facile qu'il n'est pas évident pour les adultes presque tous encore "immigrés de l'internet" d'écrire sur la toile (ce que les jeunes natifs du numérique pratiquent sans se poser de questions avec leurs blogs). Cela demande un apprentissage accompagné. Sur brest le développement de cette forme d'écrit public s'est accompagné de dizaines d'ateliers. En 2005-2007 il y avait jusqu'à un atelier par semaine sur les ba-ba de l'écriture : choisir un titre, écrire une accroche, réaliser une interview, écrire une brève, la formation "technique" à l'outil n'occupant que le quart de ces ateliers.

Pourtant le bilan réalisé par le laboratoire des usages Marsouin sur 7 années d'appel à projet (7) met en évidence la synergie du travail en réseau qui réunit et relie les acteurs entrainés dans une dynamique collaborative comme aussi important que le soutien financier lui-même. Là encore ces formes de publication qui donnent à voir diffusent lentement autour du noyau initial du service citoyenneté et démocratie lcoale : c'est le journal de quartier "Parlons-en" qui produit maintenant un site de quartier sur Bellevue où les acteurs du quartier se voient proposer une rubrique, deux mairies de quartier qui préparent un site d'information des habitants, le site magazine de la Fédération des oeuvres laïques animatrice du collectif des journaux de quartier ...


Ce donner à voir, et cette écriture ouverte à tous sont au coeur des évolutions du web2.O. Dés aujourd'hui sur Flick-r il y a bien plus de photos déposées par les habitants que celles produites par la collectivité. A côté du site web de la collectivité qui informe des projets et réalisations, de plus en plus d'informations proviennent des acteurs locaux. Les collectivités vont être interpellées par cette dimension d'une production dircete de contenus informationnels par les associations et les habitants.

Annonces d'évenements culturels, images de manifestations, dysfonctionnements du service publics répertoriés sur une carte ... nous ne sommes qu'au début d'un univers informationnel où la communication publique doit apprendre à dialoguer avec l'information mise en ligne par des habitants.

Relier, donner à voir, accompagner sont aussi un des changements culturels accéléré par les outils du web2.0. Au delà des outils de communication c'est à une dynamique plus participative et collaborative que se trouvent confrontées les collectivités.


La découverte qu'une co-construction est possible

Après l'écrit public qui rend compte d'une transparence de l'action publique et d'une attention, aux acteurs est venu le temps de l'écriture collaborative inspirée de wikipédia. Depuis deux ans nous expérimentons dans wiki-brest une écriture largement ouverte :

Histoires de lieux, de personnes, de travail, géographie, tranches de vie, cartes postales, chansons, articles encyclopédiques, Wiki-brest c'est une écriture qui relie habitant-e-s, journaux de quartiers, associations, artistes, bibliothécaires, enseignants... et vous invite à écrire :

Ici la ville n'organise plus  : elle recueille, sollicite dans une écriture qui apprend à se structurer au fil du projet. Le projet lui-même symbolise un vivre ensemble où chacun est invité à participer. Il n'y a pas de miracle, wiki-brest ne compte que 600 contributeurs et 1200 articles mais quel plaisir de construire une sorte de wikipedia territorial qui se développe au fil des mois au gré des intitiatives racontées dans ces wiki-contoirs mensuels (7).

Et paradoxalement ce mode d'écriture ouvert où chacun peut écrire, modfier pose moins de question que la publication ouverte. L'utopie en marche de wikipedia est passée par là et quelquepart ajouter une phrase, corriger un mot ecrire un petite article est plus simple que de rendre compte d'un projet.

En apprenant wiki-brest nous apprenons l'écriture collaborative et une vingtaine de wikis sot nés autour d'organisations de manifestations, de projets où nous apprenons une forme de co-production.

Là aussi l'innovation est locale au sein du réseau des acteurs de l'appropriation sociale du multimédia, fortement imbriquée dans la culture participative précédemment décrite. Comme si biens mis en communs et démarches collaboratives étaient deux volets complémentaires des démarches participatives dans l'environnement des sociétés de l'information/

Ce sont ces questions des cultures des collectivités à l'heure du numérique et des outils du web2.0 que nous souhaitons explorons avec le travail de réfélexuonde bicoop et d'action d'intercoop.

XXXXXX

De telles initiatives soulèvent un certain nombre de questions relevant de plusieurs niveaux de perception.

À titre individuel, il s'agit de comprendre les motivations ou les freins qui entrainent des personnes, ayant plus ou moins d'inclinaison pour l'écrit, de produire des contenus et de les mettre à la disposition d'un public. Nous avons donc demandé à plusieurs personnes, impliquées dans ces inititiatives, de nous faire part de leurs points de vue, ressentis, justification : d'une part, face à la place de l'écrit dans leurs métiers ; d'autre part, du rôle de la publication dans leur mission de service public.

À titre organisationnel, il s'agit de questionner la culture des services publics, qui est une culture de l'écrit, bureaucratique, au sens wéberien du terme : c'est-à-dire qui repose sur une production normative rationnelle et en opposition à l'oralité, plus versatile. Mais aussi hiérarchique dans le sens où chaque rôle dans le service se voit affecter une mission et un type d'écrit spécifique. La production et la publication de contenu ouvert, n'est-il pas en train d'amener une confusion des genres ?

Une deuxième question se pose en l'occurrence quant au statut des biens informationnels publics. Nombre de sites de services publics ou de collectivités territoriales ont adopté des licences de copyright. La question est de savoir pourquoi ? Cela tient-il d'une définition interne des biens informationnels qui leur attribue un statut de bien approprié par l'institution ? Cela tient-il d'une méconnaissance des licences existantes et de choix mimétiques inspirés par les pratiques industrielles ?

À titre politique, il s'agit de questionner la nature des services publics qui pourraient offrir, avec l'utilisation de nouveaux outils de production informationnelle, une place plus importante à des acteurs dits profanes (ex. citoyens) dans la production de biens informationnels publics. En effet, la question de la production et de la diffusion de biens informationnels dans le cadre de mission de service public, au sein de services de l'Etat central, de services des collectivités territoriales ou d'instances associatives pose la question de l'exercice de la 'puissance publique'. Dans le cadre du projet Bicoop, notre démarche va encore plus loin puisqu'elle s'interroge sur la possible intervention d'acteurs non 'initiés', en l'occurrence les bénéficiaires des services publics concernés ou tout simple citoyen, dans la production de biens publics, qu'ils soient normatifs ou informationnels. Or, dans la culture française de l'Etat de droit, ouvrir la production normative ou informationnelle réclame de s'interroger sur l'évolution même de cet Etat de droit. Alors que les bâtisseurs des démocraties européennes appelaient à la mobilisation et à la formation de citoyens éclairés...ils ne pensaient probablement pas que ces citoyens puissent un jour 'tutoyer' leurs représentants sur leur propre terrain!

Il s'agit donc de s'interroger sur l'évolution du rôle de régulateur social du service public, de promoteur de l'intérêt général mais aussi de la nature des biens publics qui sont produits et diffusés. Quelle pourrait-être alors l'évolution possible, souhaitée de l'exercice de la démocratie ? Telle est bien la question centrale de notre reflexion.


Annabelle Boutet, Michel Briand

Notes et références

(1) Creative commons

(2) http://www.a-brest.net et http://www.participation-brest.net

(3) Des système de publication comme Spip (http://www.spip.net/fr) fournissent un outil de statistiques qui situe l'origine des visites. Et en republiant un article de Creatif (http://www.creatif-public.net) ou de Marsouin (http://www.marsouin.net) on s'aperçoit que le lectorat de ses sites en bénéficie. A-brest est souvent la première source de visites (hors moteur de recherche) .

(4)http://www.creatif-public.net

(3) voir l'album des papis sur wiki-brest : http://www.wiki-brest.net/index.php/PAPIs_de_Brest

(4)thèmes successifs des guides édités par Creatif et en ligne sur le site .. sous licence creative commons : http://www.creatif-public.net/rubrique17.html

(5) http://www.sites-cc.infini.fr/

(6) Les fils d'information sont un mécanisme lié à l'usage du langage XML qui permet de séparer le contenu et la forme. Un peu à la manière d'une feuille de style un article sera décrit avec un titre, des intertitres, un auteur, une adresse de publication informations qui sont permette sa republication dans une forme différente. Un agrégateur est un toutil qui permet de suivre l'actualité d'une série de sites dont on aura sélectionnés les fils d'information. Ces systèmes peuvent être intégrés dans son navigateur (tel firefox) ou être un service sur le web. C'est par exemple le cas de netvibes : http://www.netvibes.com qui permet de consulter de constituer son propre environnement et de el consulter via le web. Il peut aussi être rendu public et partageable : c'est le cas par exemple de l'univers Brest : http://www.netvibes.com/brest qui présente les derniers articles publiés par la soixante de sites du pays de Brest qui offrent cette possibilité de fils d'informations.

(7) la rubrique d'a-brest où sont présentés les projets candidats et ce qu'ils réalisent : http://www.a-brest.net/rubrique63.html et l'étude réalisée en 2007 par Celine Pottier : http://www.a-brest.net/article3738.html


(5)c'est une des conclusions de l'étude « Psaume » menée par le laboratoire des usages Marsouin et de la coopération avec le projet Internet de rue » d'ATD Quart-monde.

(6)ce mécanisme développé initialement entre sites participatifs Brestois et avec Vecam (http://www.vecam.org ) et Creatif commence à diffuser deux ans plus tard avec le réseau du net public breton initié par Megalis (http://www.megalis.org/) reliant aussi l'observatoire des territoires numériques (OTEN : http://www.oten.fr/) , Marsouin Villes internet (http://www.villes-internet.net/) sites qui ont également fait le choix d'autoriser la réutilisation des contenus publies (en Creative commons pour Oten, Creatif, Vecam et villes internet). Lre logiciel Spip2spip (http://www.spip-contrib.net/SPIP2SPIP-Recopier-des-articles-d) est un ajout mis en logiciel libre adapté aux systémes de gestions de contenus fonctionnant sous spip (http://www.spip.net/) et développé par Emmanuel Lamothe par ailleurs développeur de plusieurs des sites cités.

(7)